Marie-George Buffet ne sera pas candidate à l’élection présidentielle, a t-elle annoncé hier sur Beur FM. Elle ne sera pas non plus candidate à sa propre succession au secrétariat national du PCF et espère que Pierre Laurent occupera le fauteuil dans lequel elle est assise depuis 2001.
1,93 % ! son score à la présidentielle de 2007. Cela devrait suffire à résumer le bilan de Mme Buffet à la tête du Parti communiste français. Mise en place par Robert Hue qui avait lui-même incarné la dérive salonarde d’un parti qui aurait toujours dû conserver sa fonction tribunitienne, Marie-George Buffet a réussi à faire encore plus mal que son prédécesseur, lequel fraye aujourd’hui avec centristes, écolos et un philosophe socialiste.
1,93%, c’est aussi moins que ce que prévoit un sondage de la semaine dernière pour mon ami Nicolas Dupont-Aignan alors qu’il n’a jamais eu la chance d’être invité sur le plateau du JT de TF1, ni de France2, ni à une émission dominicale de radio comme le Grand Jury de RTL ou le Grand Rendez-vous d’Europe 1. Madame Buffet, elle, a toujours eu accès à ces grands médias.
Certes, elle fut une bonne ministre des sports entre 1997 et 2002. Son action contre le dopage a eu le mérite de préserver la santé de bien des sportifs français, soumis aux contrôles longitudinaux, au prix, sans doute, de moissons moins intéressantes en terme de médailles.
Examinons ces derniers mois à la tête du PCF. Les seules fois où elle a poussé une colère médiatique, ce n’était pas à cause d’une délocalisation d’usine ni d’un plan de licenciement. Non, ce fut, à deux occasions, de réagir contre des propos d’Eric Zemmour. La première fois, elle souhaitait bénéficier d’une chronique pour répondre à celle du journaliste qui, sans pour autant remettre en question la Loi Veil, en avait fait un bilan mitigé. La seconde fois, elle se montra furieuse qu’il ait critiqué la nouvelle loi créant le délit de violence psychologique dans le couple. Auparavant, elle avait aussi mobilisé son parti contre une infâme pub machiste vantant les mérites du fromage de Cantal. La dérive sociétale du PCF à son paroxysme.
Alors certes, elle a fini par avoir un sens stratégique positif en se laissant convaincre par Mélenchon de tenter l’aventure du Front de Gauche. Mais, médiatiquement, c’est Méluche qui tient le haut du pavé. Et apparaît comme le seul candidat crédible de la nouvelle alliance électorale de la gauche radicale. Les militants communistes, qu’ils admirent ou non la puissance de feu du Président du parti de gauche, conservent un patriotisme de parti et peuvent désespérer de l’inexistence de Buffet aujourd’hui ou de Laurent demain. En fait, si Alain Bocquet voulait bien se dévouer, je ne suis pas certain que le PCF y perdrait. Le député de Saint-Amand les eaux n’a pas peur, comme Mélenchon aujourd’hui et Marchais hier, de parler de patrie ni de nation et fait dans l’économique et le social, pas dans la nunucherie sociétale.
Mme Buffet, du reste, déclare à Beur FM “[qu']il y a des tas de choses à faire en tant que militante communiste et féministe[...]“. Le mot communiste étant véritablement de trop au regard de son bilan, les Chiennes de Garde pourraient très bien l’accueillir au sein de leur comité directeur. Et pourquoi pas carrément à la présidence de l’association ? Pour la première fois depuis longtemps, Mme Buffet serait vraiment the right woman in the right place.